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L'ardoisière

L'enfant sauvage sur son blog

Publié le 07/11/2024

parEliyahlardoisière ,
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Pourquoi est-ce que j’ai choisi cette forme numérique ?
    J’ai trouvé la forme de blog intéressante, puisqu’elle me permettait de mettre plusieurs formes de présentations en place. J’ai pu mettre du texte, des images, des cartes, du son… Je pouvais travailler sous toutes les formes numériques possibles.
    J’ai décidé, grâce à ce blog, de raconter la vie de l’enfant sauvage, certains évènements marquants et importants par lesquels il est passé. Son voyage entre Saint-Sernin, Rodez, Paris ; ses différentes rencontres (Bonaterre, Itard…) ; la disparition de certains d’entre eux (Sultan…).
    Le fait que ce soit une sorte de journal intime, me permet de traverser le livre, en m’attardant sur ce qu’à pu avoir ressenti Victor : de la peur, de la détresse, le manque de liberté, le sentiment d’abandon ou de rejet, parfois.
    Le livre étant écrit du point de vue extérieur, un point de vue omniscient, il ne donne les sentiments d’aucun personnage. On peut savoir ce que ressentent certains d’entre eux à travers leurs dialogues, parfois même leurs pensées (même si c’est plus rare), mais donc jamais ceux de Victor, qui n’est toujours pas capable de parler. Ce blog permettait donc d’exposer, de présenter l’aventure de Victor sous un autre angle. Cela nous permet également, dans une certaine mesure du fait que ce soit mon point de vue de lectrice (qui n’est donc pas forcément la réalité de ce qui c’est passé, ou la réalité des sentiments de Victor) sur l’oeuvre et le personnage que je présente, de comprendre ce qu’a peu ressentir un enfant qui ne connaissait rien du monde « civilisé », en se faisant envoyer d’un institut à l’autre, en étant entouré de personnes le dévisageant avec pitié, dégoût, répugnance… Ils ont peur de lui, autant qu’il a peur d’eux.
    Le blog me permettait de travailler un peu comme avec un journal intime. Le personnage de Victor peut donc raconte sa vie, donner ses ressentis et ses sentiments, la manière dont il a vécu la situation et ses rencontres, ses relations. Ça me paraissait donc intéressant et pertinent de réaliser ce travail sous cet angle-là.
Le smartphone m’apparaît-il plutôt comme un danger ou comme une chance pour la nouvelle génération ?
   Je fais partie de la catégorie d’enfants ayant eu un téléphone à leur entrée en sixième. Le passage au collège apparaissait comme un passage important. Je suis l’aînée de ma fratrie, c’est donc moi qui ait vécu toutes les premières expériences, et moi qui ait vécu tous les premiers passages, difficiles ou non. Mes parents ont donc décidé de m’en offrir un, pour des questions de sécurité, puisque je devais prendre le car pour aller au collège, à quinze minutes de chez moi. C’était aussi une preuve de la confiance qu’ils avaient en moi : je devenais grande.
   Mon petit frère et ma petite sœur en ont chacun eu un également, mon frère à la fin de sa sixième et ma sœur en décembre de sa première année de collège. Mes parents ont noté une grande différence entre nous : alors que je n’avais jamais mon téléphone avec moi, qu’il était tout le temps en silencieux ou mode avion, mes deux frère et sœur étaient en permanence dessus. Mes parents ont depuis quelque peu regretté de ne pas les leur avoir offert plusieurs années plus tard.
   Ma mère est assistante maternelle et s’est beaucoup informée sur l’impact que peuvent avoir les écrans sur des enfants, surtout ceux en bas âge. Selon certaines études, les écrans peuvent avoir un très fort impact, notamment sur le développement. Pour un enfant de moins de 3 ans, il est recommandé de ne pas l’exposer aux écrans. Selon un article sur le site du magazine de l’assurance maladie de Paris, le développement des cinq sens est primordial pour l’enfant et ne peut pas passer par le visionnage de dessins animés, par exemple. De plus, dans la plupart des dessins animés actuels, les actions se passent souvent trop vite : un épisode peut paraître court, mais il se passera énormément de choses dedans, avec des images qui bouge rapidement, des dialogues rapides. De plus, les personnages sont souvent des héros, voire même des super-héros : il n’y a que très peu de personnes du quotidien, qui vivent une vie comme la nôtre. Le fait que tout se passe vite fait que l’enfant ne peut pas s’imaginer ce qui pourrait se passer après, qu’il ne peut pas se projeter dans le dessin animé.
   Le fait qu’il se réfère à un personnage super-héros n’est pas forcément une mauvaise chose, mais le fait de vouloir ressembler à quelqu’un qui a une vie plus similaire à celle que nous vivons (comme Jeanne et Serge, un manga animé datant de 1984-1985 ; Juliette je t’aime, un manga animé de 1986-1988…). Dans ces dessins animés, les personnages sont encore en étude, ou travaillent. Ils ne sont pas tous des super-héros qui ont des missions à accomplir.
   Dans l’article, il était question de l’impact des écrans sur les sens. Par exemple, le fait de regarder un dessin animé n’aide pas pour développer le langage, puisqu’il n’y a aucune communication. Ou encore l’imagination. Pour développer ce genre de chose, il vaut mieux lire un livre, faire un dessin ou un coloriage, faire un puzzle… Cela permet également de stimuler mentalement l'enfant. 
   Stimuler un enfant est important pour lui permettre d’évoluer. Il faut qu’il apprenne par lui-même, qu’il découvre le monde par le biais de lui-même, de ses expériences. Le fait qu’ils aient accès en permanence aux écrans, de même que les adultes, n’est pas forcément une bonne chose tout le temps. En effet, dès que nous avons une question, nous avons tendance à trop nous tourner vers notre téléphone pour chercher la réponse. Alors, que nous pourrions poser la question à quelqu’un d’autre, chercher la réponse dans un dictionnaire, ou encore réfléchir à la question pour trouver la réponse par nous-même, nous avons le réflexe immédiat de sortir les sites internet.
   Internet donne accès à de nombreuses ressources : la plupart des informations manuscrites sont aujourd’hui accessibles depuis notre téléphone. En l’ouvrant, une grande quantité d’informations nous tombe dessus : la météo, quelle célébrité a pu faire quoi avec qui et où, les dernières sorties cinéma ou littéraires… Le problème dans tout cela, c’est qu’il faut être en capacité de faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Cela peut s’apparenter à l’esprit critique, qui est ciblé dans les apprentissages fin collège et durant le lycée. Mais un jeune enfant n’aura pas un esprit critique assez développé pour être capable de dire ce qui est important pour lui ou non. Quand il ouvre internet, il peut être amené à tomber sur de nombreuses informations et va peut-être être tenté de lire de nombreux articles. En plus de ne pas forcément savoir ce qui est important, il ne va pas avoir assez d’esprit critique pour différencier ce qui est vrai du faux, des fake news. Il peut alors se faire énormément de fausses idées, ce qui peut être dangereux.
   Nous avons accès à un tas d’informations. Pour certains, cela peut aider à se faire une idée précise sur un sujet. Dans un débat, faire des recherches poussées dans le domaine abordé peut aider à se faire une opinion, décider si nous sommes pour ou contre une certaine idée, ou même encore trouver de nouveaux arguments pour défendre son idée, en voyant ce qui ne nous convainc pas en face. Mais d’autres, comme la plupart des enfants, vont croire tout ce qu’ils entendent. Ils vont entendre une première histoire, puis une autre, encore une autre, jusqu’à ne plus savoir que croire. Ils risquent alors de choisir la première venue et de si référer, ainsi qu’à la personne qui a mis en avant cette théorie. La plupart du temps, ils vont se fier à ce que leurs parents leur disent; mais ils peuvent trouver mieux sur internet.
  C'est ce que nous pouvons nous dire par rapport aux réseaux sociaux par exemple: les réseaux sont normalement interdits au moins de 13 ans. Or, nous avons pu voir dans un sondage de l'IFOP (Institut Français d'Opinion Publique) pour la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) de 2020, que chez les 8-9 ans, 14% ont un compte sur au minimum un réseau social, pour 55% des 10-14 ans. Ce qui fait tout de même un certain nombre d'enfants sous la limite d'âge. Les réseaux sociaux présentent un certain nombre de risques pour tout individu, mais en particulier pour les enfants. En effet, ceux-ci sont, la plupart du temps, innocents, et ne voient pas le mal qu'il y a à faire certaines choses, ou plutôt la dangerosité. Comme discuter avec des personnes sur internet, leur dévoiler des informations personnelles (leur adresse, leur nom...) ou encore accepter de les rencontrer dans la réalité. Personne ne sait qui peut se cacher derrière un pseudonyme sur internet: certaines personnes peuvent être malveillantes, et un enfant n'en a souvent pas conscience. Ce qui se passe dans la vie quotidienne peuvent également se produire sur les réseaux, et même être décuplé. Parce qu'il ne faut pas oublié, que ce qui est publié sur Internet, y reste. Même si on a appuyé sur supprimer.
   Tout ça pour dire qu’internet n’a pas que des bons côtés, qu’il y a également des risques.
   Je comprends également que l'intérêt que les professeurs portent au fait de travailler avec le téléphone, ou l’ordinateur en classe, ou même à la maison. Mais, le problème, c’est que certains n’ont pas les moyens ou l’envie d’en avoir un.
   Selon le baromètre numérique 2023, 96 % des jeunes de 12 à 17 ans ont un téléphone portable. Ce qui veut dire que 4 % d’entre eux n’en ont pas, par manque de moyens ou parce qu’ils n’ont tout simplement pas envie d’en avoir un. L’idée de travailler sur du numérique est une bonne idée, puisqu’elle permet un grand panel d’activités possibles, de tous genres (vidéos, blogs, exposés, diaporamas…). Mais certains élèves peuvent ne pas avoir accès à un téléphone, ou même à une tablette ou un ordinateur. C’est le problème des activités en ligne ou même des cours en visioconférence : ça peut être la bonne solution aux problèmes comme le confinement à cause du coronavirus ou pour permettre des activités divers et variées, mais peut être limité si certains n’y ont pas accès.
   Je voudrais donc conclure en disant que, même si l’idée d’activités en numérique peut être source de créativité pour les enfants et les élèves, trop d’écrans peut nuire à leur santé. Il est prouvé que jusqu’à 3 ans, il est recommandé de ne pas les y exposer, pour leur permettre de se développer par eux-même, de découvrir le monde et de l’explorer.
   Pour moi donc, il faudrait retarder au plus l’acquisition d’un téléphone portable. Le fait que les enfants en aient de plus en plus tôt, et qu’ils aient même jusqu’à une tablette ou une télévision dans leur chambre, me fait quelque peu m’inquiéter. Même si les réseaux sociaux peuvent avoir quelques côtés positifs, ils éloignent tout de même des personnes qui sont avec nous à un moment donné. Les réseaux sociaux sont appelés chronophages : une fois que nous sommes dessus et que nous commençons à « surfer », il est dur de s’arrêter et de reprendre ce que nous faisions avant.
   Est-ce que, pour un enfant, le fait de ne pas avoir l’esprit critique encore assez développé, ne peut pas amener à un danger dans son usage d’un smartphone ? Si le parent ou l’adulte ne contrôle pas le temps d’écran ou son utilisation, le smartphone peut être dangereux pour lui.

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