Porte-Plume

Vivre et partager les belles expériences à l’École

L'ardoisière

Autobiographie de lecteur

Publié le 17/10/2024

parninolardoisière , Le-Baut Jean-Michel ,
Mon rapport à la lecture a pris une grande place dans ma vie depuis que je suis petit. Quand j’étais plus jeune, je me souviens que mes parents me lisaient souvent des histoires le soir. Petit à petit, j’ai commencé à lire par moi-même et c’est devenu quelque chose de naturel, comme un réflexe. Au début, c’était juste pour le plaisir de m’évader et de découvrir des histoires incroyables. Lire m’a permis de développer mon imagination. Chaque livre que je lisais me plongeait dans un univers différent, avec des personnages et des lieux que je n’aurais jamais pu imaginer tout seul. Que ce soit des histoires de science-fiction, des mondes fantastiques ou des récits d’aventures, tout m’emportait loin de la routine de l’école et du quotidien. Mais ce que je trouve le plus important, c’est que la lecture m’a aidé à mieux comprendre le monde autour de moi. En lisant des histoires sur des gens qui vivent des situations différentes de la mienne, je me suis ouvert à plein de choses. Par exemple, dans certains livres, les personnages traversent des épreuves difficiles ou vivent dans des endroits très différents du mien. Ça m’a permis de mieux comprendre les autres
J’avais à peine cinq ans quand ma mère a commencé à me lire des livres pour enfants. Je me souviens particulièrement de Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. À cet âge-là, je ne comprenais évidemment pas toute la profondeur de l’histoire. Les phrases me semblaient parfois compliquées, et je ne voyais pas toujours le sens caché derrière les mots. Pourtant, même si je n’en saisis pas tout, ce livre a laissé une empreinte très forte en moi. Les mots, les illustrations, et les personnages du Petit Prince ont sans doute été le point de départ de mon amour pour les livres.
Quand je suis rentré en école primaire, c'est là que mon rapport à la lecture s’est amélioré. En effet, le fait juste de comprendre chaque jour un peu plus le sens des mots, faisait grandir une curiosité monstrueuse d'en apprendre toujours plus grâce aux livres. Ce fut à l'âge de 10 ans, environs que j'ai découvert Harry Potter à l’école des sorciers de JK Rowling, je connaissais déjà les films mais j’ai découvert que les livres étaient beaucoup plus complet et cela m'a développé une passion pour ce genre de livre que je dévorais tous les jours. Je passais des heures à m' imaginer à Poudlard en tant qu’élève à apprendre la magie. Ce livre a créé un amour pour la fiction et l’évasion qu’elle permet. 
L'entrée au collège marque un tournant dans mon rapport à la lecture. A la différence de la primaire ou je cherche toujours à explorer  de nouvelles histoires, le rythme de travail, les devoirs aux collèges ont inscrit la « flemme » dans mon dictionnaire de mots que j’utilise le plus. Cela a contribué à une baisse drastique de lecture pendant le collège. J’avais encore quelques livres sur ma table de chevet mais ils restaient souvent intacts pendant des semaines entières. Je me souviens avoir essayé de lire les trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, un livre imposé par l’école. Je le trouvais trop long et dur pour le jeune lecteur que j’étais. La lecture était avant un plaisir et se transformait peu à peu en obligation, cela me frustrait. D'autres centres d’intérêt comme le sport ou les jeux vidéos ont donc pris le dessus sur la lecture. 
Au  lycée, j’ai remarqué que mon rapport à la lecture a complètement changé. Ce qui, autrefois, était un plaisir, est devenu une corvée. La distance entre moi et la lecture s’est creusée à cause du programme scolaire, qui est rempli de lectures imposées, bien trop éloignées de ce que j’aimais lire avant. Je me souviens encore de ce moment où j’ai dû lire Les Fleurs du mal de Baudelaire. Même si je sais que c’est un grand classique de la littérature, et qu’on en parle toujours avec beaucoup de respect, je dois avouer que ce livre m’a littéralement dégoûté de la lecture.Ce qui me frustrait le plus, c’est que lire, qui était autrefois un loisir pour moi, était devenu un simple exercice pour cocher des cases. On lit parce qu’il le faut pour le bac, parce qu’il y a des questions à l’examen sur ces œuvres, mais pas parce qu’on a envie de découvrir l’histoire ou de s’évader. À chaque page, je pensais davantage à la fiche de lecture ou à la dissertation à écrire plutôt qu’au plaisir de lire. Cette façon de devoir apprendre par cœur des passages et d’analyser chaque vers a complètement détruit mon plaisir. Parfois, j’essayais de retrouver ce plaisir perdu. Je me suis dit qu’il fallait que je lise par moi-même, en dehors des lectures imposées par le lycée. J’ai alors tenté de lire des livres qui, normalement, m’auraient passionné. Un exemple, c’est Simetierre de Stephen King, un roman qui correspondait davantage à mes goûts, avec une ambiance sombre et du suspense. J’ai réussi à le finir, mais même là, je n’ai pas retrouvé cette sensation que j’avais autrefois, cette immersion totale dans une histoire. Comme si le fait de devoir lire pour l’école avait cassé quelque chose en moi.C’est triste de se dire que, alors que je grandis, la lecture est devenue une obligation, un simple moyen de réussir mes examens, plutôt qu’un moment de plaisir et d’évasion comme avant. J’ai l’impression que le lycée, au lieu de me rapprocher de la littérature, m’en a éloigné. Peut-être qu’un jour je retrouverai ce goût pour la lecture, mais pour l’instant, tout ce que je vois, ce sont des lignes à apprendre et des livres à analyser, et ça, ça a vraiment tué l’envie que j’avais de lire.
Aujourd’hui, en regardant en arrière, je me rends compte que la lecture a vraiment marqué une grande partie de ma vie, surtout durant mon enfance. C’était un moment où je pouvais laisser mon imagination vagabonder à travers les pages, découvrir des mondes inconnus, vivre des aventures incroyables, et me perdre dans des histoires et des contes qui m’ouvraient les yeux sur tant de choses. La lecture a non seulement nourri mon imaginaire, mais elle m’a aussi permis de mieux comprendre le monde qui m’entoure. Mais avec le temps, je dois avouer que cette passion pour la lecture s’est peu à peu envolée. D’autres loisirs, d’autres activités sont venus prendre le dessus. Que ce soit les jeux vidéo, les réseaux sociaux, ou encore les sorties avec mes amis, toutes ces distractions ont progressivement remplacé ces moments où je m’immergeais dans un bon livre. Et puis, il y a aussi l’école. Le rythme scolaire, les devoirs, les lectures imposées, tout ça m’a éloigné de la lecture sans même que je m’en rende vraiment compte. Je me rappelle à quel point je pouvais passer des heures à lire quand j’étais plus jeune, mais aujourd’hui, je n’ai presque plus la motivation de le faire.L’école a sûrement joué un grand rôle dans cette rupture. Au lieu de me donner envie de lire, elle a transformé la lecture en une tâche obligatoire, une obligation liée aux examens et aux cours. Il ne s’agissait plus de se plonger dans un livre pour le plaisir, mais de lire des œuvres imposées, souvent éloignées de ce que j’aimais. Peut-être qu’un jour je retrouverai ce plaisir. Je me dis que ça pourrait revenir, que je pourrais de nouveau ressentir cette envie irrésistible de me plonger dans une histoire et de m’évader pendant des heures. Mais pour l’instant, je me contente de regarder ma bibliothèque, remplie de livres que j’ai lus et aimés, et de me remémorer ces moments où la lecture était une vraie  passion 

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