Je m’appelle Mathéa Rouzault, j’ai 17 ans et j’ai des problèmes de dyslexie. C’est en partie pour cette raison que j’ai longtemps subi la lecture et cela fait très peu de temps que c’est un réel plaisir pour moi.
A l’école élémentaire j’ai eu plus de difficultés que les autres élèves dans l’apprentissage de la lecture. L’école où j’étais scolarisé avait choisi la méthode semi-globale. J’apprenais les textes par cœur sans savoir les lire. Au bout d’un trimestre mes parents m’ont appris à lire à l’aide d’une méthode plus adaptée à mes difficultés : la méthode syllabique. Pourtant j’avais toujours du mal à lire, même des mots simples. Je confondais plusieurs lettres : le « f » et le « v », le « p » et le « b » … Je me souviens que mes parents m’obligeaient à lire à voix haute avec eux tous les soirs. Ils m’écoutaient et me rectifiaient lorsque je prononçais mal les mots. Nous avons commencé par des livres courts et plutôt adaptés aux maternelles, avec la collection Émilie de Domitille de Presensé, et pour m’entrainer à lire de l’écriture cursive, ils m’ont proposé des livres de la collection Juliette de Doris Lauer. Ce n’étaient pas forcément des livres que j’avais choisis mais des livres adaptés à mon niveau. Il m'a fallu attendre le CE1 pour que j’arrive à lire correctement les livres de la collection je suis en CP !
Je me souviens du premier livre que j’ai pu choisir toute seule, c’était une bande dessinée : Barbie ballerine. Je me revoie, dans la chambre de mes parents, ma mère comme d’habitude était près de moi, à m’écouter. Pour une fois il n’y avait pas beaucoup d’erreur ; j’étais tellement heureuse à ce moment-là que j’ai acheté tous les livres de la même collection. Ensuite, le choix de mes livres s’est fait en fonction de ce qui passait à la télé, c’étaient souvent des livres de la bibliothèque rose, ils avaient pour avantage d’être écrit en gros caractère : les Winx, les Totaly Spices, High School musical, Hannah Montana. Mes lectures étaient bien loin de celles suggérées par l’école.
J’ai stoppé ce type de lecture lorsque j’ai découvert la collection la cabane magique de Mary Pope Osborne, livres à la fois plaisir et instructifs (chaque livre nous fait soit découvrir de nouveaux pays soit de nouvelles époques historique). J’ai tellement adoré cette collection que ma mère m’a achetée, au fur et à mesure de ma lecture, les tomes suivants. J’avais à cette époque tous les volumes. Mes 2 frères et sœurs les ont également lus après moi. Nous les avons gardés par nostalgie et ils se trouvent toujours dans mon grenier.
Mon gout pour la lecture a commencé à se dégrader au collège lorsque les livres m’ont été imposés. Les éditions n’étaient pas adaptées à ma dyslexie (caractères trop petits) et le sujet de certains livres étaient trop éloigné de la réalité, m’empêchant de me plonger totalement dans l’histoire. Cela a été le cas avec, par exemple, Ulysse d’après l’Odyssée d’Homère ou même Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier. Heureusement que certains romans étaient plus accessibles, en particulier Mathilde de Roald Dahl. Pour des lectures plus compliquées comme Au bonheur des dames d’Émile Zola, Les misérable de Victor Hugo ou Regarde les lumières mon amour d’Annie Ernaux, j’ai été obligée d’utiliser les livres audio en parallèle du papier pour, pouvoir comprendre réellement le sens du texte. J’ai quand même eu la bonne surprise de me découvrir un gout pour les autobiographies, tout d’abord avec Patients de Grand Corps Malade puis une jeunesse au temps de la Shoah de Simone Veil. Les livres imposés au collège étaient très en décalage avec mes lectures personnelles. Je choisissais des séries de livres dont chaque tome était court, et que l’on pouvait facilement lire en une journée : les filles aux chocolats de Caty Cassidy, la famille trop d’filles de Susie Morgenstern, les Kinra girls de Anne Gresci …
Les lectures imposées ont continué au Lycée mais nous pouvions choisir entre plusieurs livres. Pour ma part, je les choisissais non seulement par rapport au résumé, mais également par rapport à la taille des caractères du livre et de la disponibilité en version audio. En seconde j’ai pu lire le quai de Ouistreham de Florence Aubenas, ainsi que L'étranger d’Albert Camus. Pour mes lectures personnelles je me suis tournée vers des histoires qui correspondaient plus à mon âge comme Jamais plus de Colleen Hoover (Je me suis d’ailleurs précipitée sur le film qui vient d’être adapté du livre, mais j’ai été déçue, je n’ai pas retrouvé la richesse de détails du livre).
En première, bac de français dit roman, théâtre, poésie et littérature d’idée. On m’a donc imposé les fleurs du mal de Charles Baudelaire, Sido de Colette, Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce et Gargantua de Rabelais. Encore une fois, heureusement que les livres audios étaient là ! Pour l’oral du bac de français, j’avais choisi l’Ingénu de Voltaire, livre court et relativement simple à lire. Ce roman m’a réellement plu au début, mais à force de le lire et le relire, j’en suis aujourd’hui écœurée. En plus des livres en Français j’ai également eu à étudier des romans en anglais dans le cadre de ma spécialité LLCE (langue, littérature et civilisation étrangère) : Roméo et Juliette de William Shakespeare, 1984 et Animal Farm de George Orwell et The Curious incident of the dog in the night-time de Mark Haddon ; heureusement que ces lectures se faisaient en classe, cela permettait à chaque élève de tester son accent anglais et au niveau personnel, moins de lecture en autonomie. En plus des livres obligatoires, nous devions également choisir des lectures cursives parmi une liste imposée, j’ai choisi de lire Sa préférée de Sarah Jollien -Fardel, dans le cadre du prix Goncourt des lycéens, Claudine à l’école de Colette et Willy, Charlotte de David Foenkinos. Pour mes lectures personelles, je suis restée fidèle à Colleen Hoover et j’ai pu découvrir son nouveau roman À tout jamais (la suite de jamais plus) ; puis une amie m’a conseillé Love on the Brain de Ali Hazelwood et l’Équation de Arielle Héra,
En classe de terminale il n’y avait qu’un texte obligatoire, en philosophie : pour moi, le Discours de la méthodede René Descartes. Je me fixais, pour chaque période de vacances, une semaine de révision et une semaine de « repos » durant lesquelles j’ai continué de lire. J’ai dans un premier temps continué les romans de Colleen Hoover : November 9. Ensuite, une amie, qui a les mêmes gouts que moi (à savoir les romans d’amour et les livres de développement personnel), m’a prêté L’anti-lune de miel de Christina Lauren, Risible amour de Milan Kundera, Viens on s’aime et Aime-moi je te fuis de Morgane Moncomble.
Cet été, en vacances, nous avons continué de nous échanger des livres et de partager notre ressentit. C’est la première année ou ma famille m’a vu tout l’été un livre à la main : sur la plage, dans l’avion, sur mon canapé. Bien entendu, je suis restée fidèle à Colleen Hoover avec Never Never ou Confess, mais une fois l’intégralité de ses romans engloutie, j’ai choisi The love Hypothésis de Ali Hazelwood, Icebreaker de Hannah Grace puis les 6 tomes de A contre sens de Mercedes Ron. Actuellement je m’essaye à un nouveau genre de livre, avec le thriller mondialement connu de Frida McFadden, la femme de ménage.
Je suis maintenant addicte aux livres papier, lire sur tablette me procure moins de plaisir et me donne surtout mal à la tête. J’aime les acheter et les garder précieusement dans ma bibliothèque. Voir cette dernière se remplir me donne de la satisfaction et cerise sur le gâteau, je trouve que les jolies couvertures apportent une note de couleur dans la décoration de ma chambre. Après toutes les difficultés que j’ai eu à rentrer dans la lecture, je n’en ressortirais plus jamais.