L'ardoisière

« Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d’habiter … ? » (Baudelaire)

« Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème / De la Mer, infusé d’astres, et lactescent, / Dévorant les azurs verts (…) / J’ai vu (…) /J’ai rêvé -…) » (Rimbaud)

« Ce sera comme quand on a déjà vécu / Un instant à la fois très vague et très aigu / (…) Ce sera comme quand on ignore des causes ; / Un lent réveil après bien des métempsycoses : /Les choses seront plus les mêmes qu’autrefois. » (Verlaine)

« Te voici à Marseille (…) / Te voici à Coblence (…) / Te voici à Rome (…) / Te voici à Amsterdam (…) » (Apollinaire)

« En ce temps-là, j’étais en mon adolescence / J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance » (Cendrars)

« Quelqu’un, son enfance c’est son île » (Michaux)

« le cri de la carte / & du territoire comme / de l’image rime avec romance / rime / avec souffrance / avec / espérance rime / avec passer » (Yann Miralles)

« Je suis le voyageur des mémoires manquées » (Tristan Cabral)

« s’emparer d’une bribe du monde » (Mathilde Roux)

Après avoir exploré les pouvoirs de l’écriture poétique et ceux de l’écriture cartographique, étudiantes et étudiants PPPE ont entrepris de réaliser à leur tour une carte subjective, une cartographie de soi, une "autobiocartographie poétique".

INSPIRATION : le poème « Quelque part, quelqu'un » d'Henri Michaux

Quelque part quelqu’un est chien et aboie à la lune

Quelqu’un… et puis ça lui a retenti sur les reins et maintenant fini, il dit qu’il    aime autant mourir à l’hôpital

[…]

MISSION :  Produire une carte subjective qui représentera sa relation à l’École

SUPPORT : l'outil en ligne de cartographie uMap, libre, gratuit, dont l’association OpenStreetMap France héberge une instance sur un de ses serveurs : pour faire du monde un commun ?

-  Sur la carte uMap placer au moins 10 marqueurs

- Les marqueurs doivent être situés dans l’espace de la façon la plus précise possible

- Titre du marqueur = Quelque part, quelqu’un (ou quelqu’une)  à l’école de ... (nom du lieu)

-  Chaque marqueur doit proposer un texte personnel associé au lieu : au moins 2 fragments par marqueur

- Contrainte textuelle : l'anaphore « quelqu’un » ou « quelqu’une »

- « Je est un autre » = Les fragments doivent fixer à la fois des expériences d’élèves et des expériences d’enseignant·es : des expériences personnelles authentiquement vécues / ou transposées dans un autre lieu / ou transformées, métamorphosées / ou inventées, imaginaires, irréelles, fantasmées / ou empruntées, à une personne réelle, à une personne imaginaire ou à un personnage fictif 

- Comme chez Michaux, il doit y avoir une grande variété des notations : grave / fantaisiste ; réaliste / surréaliste ; intérieures / extérieures ...

-  Contrainte stylistique : le texte produit doit être de facture poétique, produire des fulgurances, s’inspirer en particulier des procédures d’écriture de Michaux

ENJEUX : relier les 2 axes du programme PPPE (« L’aventure et l’ailleurs » + « Portraits de l’enfant »), oser une représentation de l’enfance qui soit aussi une aventure vers l’ailleurs et vers le futur.

Entre autobiographie et poésie, entre mémoire et imaginaire, à partir d’expériences qui sont les vôtres ou dont vous avez eu connaissance, qu’elles soient positives ou négatives, futiles ou essentielles, passées ou encore à venir, la carte doit au final proposer une représentation cartographiée de votre relation à l’Ecole, constituer à sa manière l’autoportrait éclaté d’un·e professeur·e des écoles en devenir : quel élève ai-je été ? quels profils d’élèves me sont familiers ou étranges ? quel·le enseignant·e serai-je ?...

Productions à venir sur L'ardoisière ...

(Eliyah)

(Bleunig)